Voiture électrique VS voiture thermique : la pollution de l’air 2/4
La voiture électrique arrive peu à peu sur le devant de la scène, en vertu des avantages écologiques qu’elle présente par rapport à sa cousine, dite “thermique”, et fonctionnant à base de carburants dérivés du pétrole (essence, diesel…). Néanmoins, à la question “la voiture électrique est-elle meilleure pour l’environnement que la voiture thermique ?”, la réponse est rarement unanime. Dans cette série, nous vous aidons à comparer, de manière objective, les impacts environnementaux des deux types de motorisation. Abordons dans cet article leur impact sur la pollution de l’air que nous respirons.
La composition du parc automobile français
Avant tout, il est utile d’avoir en tête qu’un véhicule, en France, a une durée de vie de l’ordre de 19 ans. Au cours de son cycle de vie, passant de propriétaires en propriétaires, il roulera en moyenne 150 000 km à 200 000 km 1. À l’heure actuelle, la quantité de véhicules électriques est encore négligeable : le parc automobile français est composé de 38.9 millions de véhicules 2 dont seulement 860 000 véhicules 100% électriques 3 en 2023, soit moins de 3%.
Alors, quel est l’impact sur la pollution de l’air de notre usage généralisé de cette flotte de véhicules ?
L’impact de la voiture thermique sur la pollution de l’air 🌍
Les impacts environnementaux de la voiture ne se résument pas aux conséquences sur le climat. Son utilisation massive dégrade fortement la qualité de l’air que nous respirons.
De quelle manière ? L’usage de la voiture thermique est à l’origine 4 de :
- 26% des émissions françaises d’oxyde d’azote (NOx) 5 : composés à l’origine des pluies acides, susceptibles de réagir avec d’autres polluants pour former des particules fines, ou de se transformer en ozone troposphérique, gaz à effet de serre puissant et nocif pour la santé (source de problèmes respiratoires).
- 7 à 10 % des émissions françaises de particules fines (PM1, PM2,5, PM10) 6 : particules aux effets nuisibles pour la santé, qui augmentent le risque de contracter des maladies cardiovasculaires, respiratoires et cancers pulmonaires. Les particules dont la taille est inférieure à 2.5 µm altèrent également la santé neurologique et la santé périnatale selon Airparif, acteur francilien en charge de la surveillance de la qualité de l’air. Concernant les voitures, ces particules fines peuvent être émises de deux manières :
- Par combustion du carburant au sein des moteurs,
- Par abrasion des pneus au contact de la route et des plaquettes de frein lors des freinages.
- 3 % des émissions françaises de composés organiques volatils non méthaniques (COVNM) 7 : molécules cancérigènes pouvant être à l’origine d’irritations des voies respiratoires, cutanées ou oculaires et d’une diminution de la capacité respiratoire.
Devant ces constats, la voiture électrique est-elle une alternative environnementale viable comparée à la voiture thermique ?
L’impact de la voiture électrique sur la qualité de l’air
Quel est l’avantage de la voiture électrique ? Du point de vue de la qualité de l’air, du fait de l’absence de combustion moteur, la voiture électrique est nettement bénéfique. Elle permet de s’affranchir :
- des émissions d’oxyde d’azote (NOx),
- de la part des émissions de particules fines (PM1, PM2,5, PM10) dues à la combustion moteur,
- des émissions de composés organiques volatils non méthaniques (COVNM).
Est-ce que la voiture électrique pollue tout de même l’air que nous respirons ? Oui, il reste les particules fines (PM1, PM2,5, PM10) provenant de l’abrasion des pneus et des freins. Pour ces particules, la voiture électrique est équivalente à la voiture thermique : plus lourde, elle use davantage ses pneumatiques mais les dispositifs de récupération d’énergie permettent de moins solliciter ses freins 8.
Conclusion :
En synthèse, l’usage de véhicules électriques permet de réduire drastiquement la pollution de l’air locale, notamment dans les villes. Seuls demeurent les polluants dus à l’abrasion des pneus et des freins. C’est pourquoi son utilisation est encouragée par la mise en place progressive de zones à faibles émissions (ZFE) autour des grandes métropoles. Ces zones visent à limiter l’émission des trois catégories de polluants dont nous venons de parler en interdisant la circulation des véhicules les plus polluants (vignettes Crit’air en France).
Sources :
1 Les véhicules hors d’usage (VHU) sont broyés dans des lieux agréés. De leur traitement, ressortent les données suivantes :
- Durée du cycle de vie d’un véhicule : Ministère de la transition écologique : https://www.ecologie.gouv.fr/vehicules-hors-dusage-vhu
- Kilométrage moyen de fin de vie : Carbone4 : https://www.carbone4.com/analyse-faq-voiture-electrique
2 Données et études statistiques pour le changement climatique, l’énergie, l’environnement, le logement et les transports, Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/389-millions-de-voitures-en-circulation-en-france-au-1er-janvier-2023
3 Baromètre de l’AVERE (association nationale pour le développement de la mobilité électrique) : https://www.avere-france.org/publication/barometre-les-immatriculations-des-vehicules-electriques-et-hybrides-rechargeables-continuent-daugmenter-en-juillet-2023-dans-un-marche-en-bonne-forme/
4 Impacts de la circulation des véhicules particuliers, portail gouvernemental “notre-environnement” : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/389-millions-de-voitures-en-circulation-en-france-au-1er-janvier-2023
5 Propriété des oxydes d’azote : https://material-properties.org/fr/oxyde-dazote/
6 Propriétés des particules fines : https://www.airparif.asso.fr/les-particules-fines
7 Propriétés des COVNM : https://document.environnement.brussels/opac_css/elecfile/Air_9.PDF
8 Les idées reçues sur la voiture électrique, cabinet Carbone4 : https://www.carbone4.com/analyse-faq-voiture-electrique
Ajouter un commentaire